Thérèse Courvoisier



Les premiers animaux que l’on rencontre en arrivant aux abords du Kinderzoo de Rapperswil sont haut perchés. En effet, le lieu est très prisé des cigognes qui viennent y nicher et il n’est pas rare d’entendre leurs claquements de bec répondre aux cliquetis des trains qui passent juste à côté.

Le portail d’entrée, avec son mur rigolo où les visiteurs doivent trouver l’ouverture qui leur correspond et le clown gigantesque qui balance les lettres K-N-I-E sur son genou, témoigne de l’époque à laquelle le «zoo pour enfants» a été ouvert. C’était il y a 57 ans presque jour pour jour, soit le 8 juin 1962, que Fredy et Rolf Knie sen. ont inauguré les lieux.



Au début, il y avait une piste de cirque sur laquelle les jeunes Knie (de la 6e génération) présentaient quelques numéros aux visiteurs ravis. Puis, en 1965, sont arrivés Sinbad et Skipper, deux dauphins en provenance de Floride. D’abord logés de manière modeste, on leur construit ensuite un delphinarium en 1970. Et le 30 juillet 1975, Rappi, premier dauphin né en captivité en Europe, voit le jour. En 1997, le Kinder­zoo décide de renoncer à ses dauphins. Une sage décision, puisqu’en 2012 le parlement interdit la détention et l’importation des dauphins. Aujourd’hui, cet espace est occupé par des otaries à crinière qui divertiront le public jusqu’en 2020, où une grande surprise sous forme d’un tout nouveau bâtiment est annoncée.

S’il est en évolution constante, le zoo des Knie s’appuie également sur des attractions indémodables, comme le tour du parc dans un wagon sur rails tiré par un cheval de trait, la place de jeux avec ses têtes de dinosaures et le jet rafraîchissant de la baleine bleue, les tours à poney, à dos de chameau ou d’éléphant. Les animaux que l’on y croise semblent être heureux, comme en témoignent les nombreuses naissances. Les bébés girafes, suricates, chèvres et lémuriens – qui courent par-dessus la tête des passants dans un tunnel grillagé – font le bonheur des visiteurs en ce moment.



Mais le plus grand changement pour des Romands qui ne seraient plus retournés à Rapperswil depuis leur enfance reste la Himmapan Lodge et la promenade qui y conduit. D’inspiration thaïlandaise, cette construction érigée en 2015 abrite des salles de réunion et de réception ainsi qu’un restaurant thaï impeccablement décoré par Claudia Knie, l’épouse de Franco. Le lodge a été agrémenté cette année d’une immense terrasse extérieure couverte avec vue panoramique sur le zoo. Un endroit proposé aussi bien aux entreprises pour des séminaires qu’aux amoureux pour y organiser leur mariage.

Et c’est justement au pied de ce bâtiment dépaysant que l’on retrouve les chouchous de Franco Knie, les éléphants du cirque, désormais privés de tournée. Des pachydermes qui se sont toujours plu au bord du lac de Zurich, puisqu’ils y ont régulièrement fait des petits et ce depuis la naissance du premier éléphant d’Asie en Suisse, en 1963.