Deniss Smirnovs: la révélation
Il est le symbole d’une génération triplement titrée chez les juniors et qui ne nourrit aucun complexe. Deniss Smirnovs n’a encore jamais joué en match officiel contre des adultes. Mais le grand saut ne lui fait pas peur. S’il n’avait pas dû «perdre» son temps plus que de raison chez les juniors – pour obtenir sa licence de jeu suisse – il aurait sans doute déjà fait un bout de chemin dans l’élite. À 20 ans, l’ancien capitaine des Junior élites est la belle surprise du camp de préparation des Aigles. Au point de se voir confier des responsabilités même en power play. Ces dernières saisons, lorsque l’on assistait à des rencontres des Aiglons, il ne fallait même pas consulter la liste des joueurs pour repérer Deniss Smirnovs. Avec sa qualité de patinage et un sens du jeu au-dessus de la moyenne, il sortait inévitablement du lot. L’impression laissée cet été est identique. Il est de ces joueurs avec lesquels il se passe quelque chose lors de chaque présence sur la glace.

Florian Douay: enfin prêt à briller
Le Français va enfin être épargné par la poisse. C’est un Floran tout neuf qui aborde cette saison 2019-2020. Comme ses coéquipiers, il arbore un sourire de circonstance chaque matin lorsqu’il faut sauter sur la glace pour peaufiner les détails d’un système de jeu tout beau tout neuf, lui aussi. Le No 72 des Aigles adore le coach, qu’il avait côtoyé chez les juniors. Il adore ce club au point d’avoir prolongé son contrat de trois ans supplémentaires. Sa tête est donc aussi libérée puisqu’il sait de quoi est fait son avenir à moyen terme. Il a donc absolument tout pour être heureux et gravir les échelons. Il va amener son poids, sa vitesse, son énergie. Et comme lorsqu’il était junior, il va rappeler à ceux qui ne voient en lui qu’un bulldozer ruant dans les bandes qu’il possède un certain sens du but. Il devrait passer la dizaine de réussites pour la première fois cet hiver. Et démontrer qu’il est davantage qu’un joueur de 4e bloc voué aux affaires défensives uniquement.

Robert Mayer: sur sa lancée
Robert Mayer va rester dans sa bulle. Seul. Avec ses doutes. Mais surtout avec ses certitudes. Celles qui font de lui un des meilleurs gardiens de la ligue lorsqu’il met de l’ordre dans sa tête et dans son jeu. Ce Robert Mayer-là, sobre, est capable de voler des matches presque à lui tout seul.
Personne n’a oublié que c’est lui qui a fait tourner en bourrique les attaquants du CP Berne lors d’un quart de finale mémorable. Débarrassé de ses problèmes physiques (et notamment une commotion), il a terminé la saison avec des statistiques stratosphériques et s’est promis de ne pas attendre pour se mettre dans le bain.
Et en cas de pépin, de méforme, de fatigue, Gauthier Descloux est prêt, lui aussi, à briller. Personne n’a oublié les points volés au cours de l’hiver par l’ancien junior du club. Ils avaient, eux aussi, pesé de tout leur poids pour permettre aux Aigles de défier le futur champion.

Tommy Wingels: la gâchette
Dix-neuf matches ont suffi pour lui trouver le surnom idoine: avec 11 réussites, Tommy Wingels est devenu Tommy «Wingoals». L’Américain a joué de malchance lors de sa première saison en Europe. À peine lancé dans le championnat qu’il s’est fracturé la mâchoire. Puis, c’est une cheville qui s’est mise en vrille. Enfin, on n’oubliera pas, lors des play-off, sa très sévère suspension de deux matches pour une charge sur le Bernois Jan Mursak. Malgré toutes ses péripéties, il s’est très vite distingué par son sens du but. Séduit par la vie à Genève et par le projet du club, il a définitivement tiré un trait sur la NHL et s’est engagé pour deux saisons supplémentaires avec Ge/Servette. Son rendement estival est venu rappeler que lorsqu’il est en santé, bien dans le rythme, il dégaine plus vite que son ombre. Et si Tommy «Wingoals» devenait Tommy la meilleure «gâchette» de la ligue?

Grégoire Surdez