«Décembre 2019 ne constitue que la première étape de l’aventure ferroviaire du Grand Genève», prévient David Favre, directeur général de l’Office des transports du canton de Genève. En effet, si les habitants de la région pourront d’emblée profiter des nouvelles possibilités de déplacement offertes par le train dès la mise en service intégrale du réseau de 45 gares et 230 kilomètres de lignes réparties sur les territoires suisse et français, il faudra encore quelques mois, voire quelques années, avant que l’ensemble des équipements complémentaires ne soit en place.
Au cœur du dispositif: les espaces publics qui relieront les gares aux quartiers et favoriseront les transferts du train aux trams et bus, ou encore aux vélostations et aux P+R. Ces espaces publics liés à la mobilité seront dans leur grande majorité réalisés pour la mise en service du Léman Express. Les accès aux haltes et gares seront garantis et les voyageurs seront dirigés par une signalétique adaptée tout au long de cette phase de transition.
De nouveaux quartiers autour des gares vont également voir le jour, comprenant des logements, des commerces, des activités ainsi que des équipements publics. Les chantiers des bâtiments autour des gares ont débuté: à Lancy-Pont-Rouge, à Genève-Eaux-Vives ou à Chêne-Bourg. Les Genevois sont donc appelés à faire preuve de patience avant de découvrir le résultat final de cette mutation urbaine inédite.
Au-delà des chantiers complémentaires qui rythmeront quelque temps encore l’essor du Léman Express, la population va être appelée à repenser ses habitudes de déplacement, indique David Favre: «Désormais, il va falloir envisager la meilleure façon de se déplacer en combinant plusieurs modes de transport, apprendre à se rendre en bus jusqu’à la gare la plus proche, puis terminer son parcours à vélo par exemple. Et malgré ces changements, ou plutôt grâce à ces combinaisons, les Genevois vont gagner du temps.»
Plus que la nouvelle épine dorsale des transports publics de la région, le Léman Express constitue un formidable incubateur urbain
Comment les Transports publics genevois se préparent-ils à l’arrivée du Léman Express? Quels sont les grands changements prévus sur le réseau? Quels conseils donner aux usagers des TPG par rapport aux changements prévus en fin d’année? Denis Berdoz, directeur général des TPG, nous éclaire.
Chaque gare constituera en effet un «hub» de mobilité, où convergeront l’ensemble des modes de transport. Parkings, vélostations, itinéraires de mobilité douce viendront compléter les abords des gares pour permettre une multimodalité épanouie et efficace. Si le cœur du réseau pourra compter, dès la mise en service, sur ces équipements, certaines gares périphériques devront attendre quelque temps avant que ne soient achevés les nouveaux P+R par exemple.
Décembre 2019 constitue donc la première étape de la mue genevoise vers l’ère de la métropole ferroviaire, que pratiquent déjà avec aisance et satisfaction Zurich ou Berne. D’autant que le Canton entend poursuivre sur sa lancée en améliorant encore l’axe Cornavin-La Plaine-Bellegarde et, à long terme, en créant de nouveaux tronçons, notamment en direction des nouveaux quartiers de Bernex et des Cherpines. Y.G-M
L’axe Cornavin-Vernier-La Plaine va accueillir des trains plus longs
Aujourd’hui, il faut parfois jouer des coudes pour trouver une place aux heures de pointe dans les trains qui desservent les gares de Vernier, Meyrin, Satigny ou La Plaine. La ligne a connu ces dernières années des croissances de fréquentation inédites en Suisse et des travaux ont débuté à l’été 2018 pour faire face à l’augmentation de la demande. Ainsi, les quais sont actuellement allongés à 160 mètres pour permettre à des trains doubles d’une longueur de 150 mètres, au lieu de 75, d’y circuler dès décembre 2019 aux heures de pointe. L’accès aux gares est, de plus, en cours d’amélioration pour les personnes à mobilité réduite. Abris et bancs sont également revus pour offrir plus de confort d’attente. La ligne fera progressivement peau neuve d’ici à 2021. Y.G-M