Immersion
avec les aventuriers
des abysses

Textes et réalisation web: Aurélie Toninato
Photos: Aurélie Toninato, Franck Gazzola UTP
Vidéo: Maxime Horlaville UTP
Illustrations: Aurélie Toninato avec Charles Vilain
Infographie: Olivier Chiacchiari
Rédaction photo: Enrico Gastaldello, Ester Paredes
Correction: Nicolas Fleury

Ils ont défriché les mystérieuses profondeurs de l’Arctique. Evolué dans des profondeurs encore jamais atteintes sous glace, dévoilé au monde cet envers méconnu de la Terre, d’une beauté à couper le souffle. Là où personne ne s’y est aventuré avant eux, à 120 mètres de profondeur. Eux, ce sont les aventuriers de l’expédition Under The Pole (UTP). Ils sillonnent les océans et sondent leurs entrailles pour mieux comprendre leur rôle dans l’équilibre climatique et les changements qu’ils subissent. Leur troisième expédition a quitté les abysses polaires pour les fonds marins de Polynésie.

90% des océans reste à explorer. Ils représentent 71% de la surface de la Terre, produisent une partie de l’oxygène que nous respirons, avalent près d’un quart de nos émissions de CO2, abritent un immense écosystème, entre autres. Si grands et si importants, si beaux aussi. Et pourtant encore si méconnus. Alors Ghislain Bardout, ingénieur EPFL et explorateur sous-marin, a lancé il y a dix ans une aventure hors du commun avec sa compagne Emmanuelle Périé-Bardout, spécialiste des régions polaires: Under The Pole (UTP).



(Ci-dessus, l'équipe de plongeurs d'Under The Pole à son arrivée en Polynésie)

A bord d'une goélette, épaulés par dix collaborateurs et accompagnés de leurs deux enfants, ce couple de Français a exploré les fonds marins de l'Arctique et navigue actuellement dans les eaux de Polynésie pour étudier les coraux des abysses, les grands prédateurs et repousser les limites de la plongée sous-marine. «On vit de notre passion et on espère que nos expéditions servent à la connaissance, à l’éducation, et à l’inspiration aussi, résume Ghislain. Et donner à d’autres envie de mettre son énergie au service d’une quête qui fait sens pour l’humanité.»

L'expédition est soutenue par plusieurs instituts de recherche, le ministère de l’éducation nationale français, mais également des entreprises suisses dont la banque genevoise Bordier. C’est à l’invitation de celle-ci que la Tribune de Genève a pu rejoindre l’équipe d’UTP en Polynésie durant quelques jours, pour découvrir in situ son travail et rencontrer directement ses acteurs.

Le couple et leur équipe sont appuyés pour la logistique par une équipe à terre, au camp de base de Concarneau. Long de 20 mètres, le bateau compte en permanence 12 personnes, accueillant des scientifiques et autres explorateurs au fil du périple.

La mission en cours, Under The Pole III en cours, s’étend sur trois ans, de 2017 à 2020, de l’Arctique au Pacifique, en finissant par l’Atlantique. Avec différents objectifs en ligne de mire: un but scientifique - étudier le milieu sous-marin entre la surface et 150 m de profondeur -, de recherche - apporter une nouvelle expertise dans l’exploration sous-marine profonde -, et d’éducation en créant des outils de sensibilisation au changement.


Cliquez sur l'image pour l'agrandir

Les précédentes expéditions:
2010: Under the pole I, soit 45 jours au Pôle nord à camper sur la banquise - le WHY ne fait pas encore partie de l'aventure - pour étudier le milieu sous-marin entre la surface et 150 m de profondeur ainsi que développer de nouvelles techniques de plongée dans ce milieu extrême. Deux programmes scientifiques sont menés, l'un sur l’épaisseur de neige sur la glace pour permettre d'évaluer les variations du volume de la banquise; l'autre se concentre sur le corps humain et ses réactions dans ces conditions de vie extrêmes.

2014-2015: Under the pole II, soit 21 mois au Groenland, des images sous-marines inédites, 300 plongées, six programmes scientifiques dont un sur le requin de ces eaux glacées, peu observé, et un record mondial: une plongée à 112 m sous la banquise.

L'équipe du WHY a passé 21 mois entre le pôle Nord et le cercle polaire, de janvier 2014 à octobre 2015.

L'équipe du WHY a passé 21 mois entre le pôle Nord et le cercle polaire, de janvier 2014 à octobre 2015.

© Tamedia